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9.
Un point sensible apparaît au coin de mon œil droit. Une larme va jaillir. Je gaine. J’emplis mes poumons d’une large goulée d’air frais. Je pince les lèvres. Je serre les dents. Mes paupières drainent l’humidité qui cherche à se faire goutte. Je relève la tête. Je bande les épaules. La larme s’éloigne. Le point passe au centre du front. Je veux l’expulser d’un revers de main, d’une giclée de sueur, d’un effet de souffle, que la souffrance jaillisse ailleurs le corps que dans des sanglots.
Plus jamais, je ne veux pleurer. Pas aujourd’hui, en tout cas. Je veux être libre, légère et que ma chair m’enveloppe de sa douceur (…)
Seules d’infimes corrections ont été faites dans ce Feuillet depuis sa version 5 des 5, 6, 7 et 10 septembre 2012, que l’on peut retrouver ici à partir du (9), puis là, là, lalala. |
(…) Mes paupières se ferment d’instinct. Un vague souvenir chatouille un neurone en perte de champ électrique. La synapse d’à côté lui colle une baffe. Le cerveau se décharge. La douleur quitte le front. La chaleur s’évapore. Je ne sens plus rien d’autre que mon corps qui part à vau-l’eau. Mes muscles lâchent prise. Mon souffle ralentit encore. Mes lèvres esquissent un sourire. De quoi s’agit-il ? De rien. Une fausse alerte de nouveau. Tout m’échappe à présent. Je dors. [161f] [164d] [260f] [286f]